Déclaration finale du Forum des Peuples, Siby

Publié le : 18 février 20204 mins de lecture
Nous publions ci dessous la déclaration finale du Forum des peuples qui, parallèlement à la COP 21 de Paris, s’est tenu à Siby. Alors que les « débats » menés à la COP 21 se trouvaient, par les ordres du jour, uniquement circonscrits au climat et au réchauffement planétaire, les discussions de Siby, et les conclusions le montrent clairement, ont été placées largement au delà de ce cadre strict. Au programme, outre le réchauffement climatique ont ainsi été mis en accusation, l’accaparement des terres, la Dette, les partenariats public-privé, le pillage des ressources, l’activité des groupes agro alimentaires et les cultures industrielles… Pour ces raisons nous avons décidé de publier cette déclaration finale.

Nous, mouvements sociaux venus des différents milieux ruraux, périurbains et urbains des 8 régions et du District de Bamako du Mali, d’Afrique de l’Ouest, notamment du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée Conakry, du Niger et du Sénégal réunis à Siby pour la onzième édition du Forum des Peuples du 05 au 06 décembre 2015 en contre-sommet de la 21e Conférence des parties de la Conférence-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP 21) qui se tient à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015.

Au terme des conclusions autour des thèmes centraux sur la Paix, la Sécurité et le Changement Climatique, nous faisons la déclaration dont la teneur suit :

  • Considérant que les peuples africains sont victimes des effets du dérèglement climatique causé par les États du Nord ;
  • Considérant que l’accaparement des terres agricoles en Afrique est un facteur d’appauvrissement et de famine ;
  • Considérant que les investisseurs privés avec l’appui des pouvoirs publics africains volent les terres pour y exploiter frénétiquement les ressources (eau, pétrole, minerais,…) et y développer des cultures à destination des industries de l’agroalimentaire et de l’agro-carburant ;
  • Considérant que ces politiques portent atteintes aux droits humains fondamentaux ;
  • Considérant que l’exode massif aggrave la crise alimentaire pour l’ensemble des populations ;
  • Considérant que le poids de la dette compromet dangereusement le développement de l’Afrique ;
  • Considérant que le partenariat public-privé est une nouvelle forme de domination ; Considérant les méfaits des microcrédits sur les activités des femmes ;
  • Considérant la prolifération des armes et la présence massive des forces étrangères sur nos terres ;
  • Considérant les limites du francs CFA qui se trouve être une monnaie de domination ;
  • Considérant l’absence de volonté et l’incapacité des dirigeants du G8 et du G20 à trouver des solutions à la crise du capitalisme (crise financière, économique, sociale, migratoire et écologique).
  • Nous, mouvements sociaux exigeons :
  • Le respect des engagements pris lors des précédents COP et au terme de la COP 21 ;
  • L’expropriation, sans indemnisation, des grands propriétaires fonciers ;
  • Le soutien par des politiques régionales, nationales et internationales des productions vivrières et de la souveraineté alimentaire ;
  • L’arrêt du pillage des ressources naturelles, de la destruction de l’environnement et le remboursement d’une dette écologique ;
  • L’abolition de l’OMC et de tous les accords de libre-échange (ACP/UE, …) et la création d’un front mondial contre la dette ;
  • L’adoption d’une monnaie autre que le Franc CFA ;
  • L’arrêt de la criminalisation et de la persécution des migrant-e-s et la libre circulation des personnes ;
  • L’amélioration de la gouvernance à tous les niveaux.

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