La France est le problème de la Centrafrique, elle doit agir !

Maintenant, la France doit agir vite !

Parce qu’elle est en grande partie responsable de la situation présente, parce qu’il est indéniable que la Centrafrique, et au delà peut-être même une grande partie de la sous-région, est en grands risques de guerre civile, la France se doit de mettre en oeuvre tous les moyens pour enrayer cette spirale de la mort. Et, ce n’est pas le cas !

En effet, les évènements ont déjà démontré que, renforcée ou pas par le contingent africain de la MISCA, la force déployée ne suffira pas. (1) On le constate malheureusement partout, les incidents armés sont monnaie courante, jusqu’aux abords immédiats de l’aéroport où sont pourtant cantonnées les forces françaises.

Les tensions sont telles dans la population, la vacance du pouvoir tellement totale, les services de l’état totalement absents….que ceux qui hier encore, cohabitaient dans le respect des croyances et des pratiques de chacun, sont aujourd’hui en train de devenir des ennemis implacables. Les vengeances personnelles, les règlements de comptes, les rumeurs, les actes de violence se multiplient et au final, plus personne ne se sent en sécurité nulle part et plus personne ne sait qui fait quoi et qui a fait quoi.

Et les incidents vont augmentant. Partout dans le pays, Sélékas et Anti balakas s’affrontent toujours et, par voie de conséquence, continuent d’enrôler au fur et à mesure que se dégradent les conditions de sécurité. Les accrochages se succèdent jusqu’à celui tant redouté qui mettra le feu aux poudres et fera s’embraser le pays.

Les exactions sont permanentes de part et d’autre: C’est ainsi que près de Bouar, aux confins de la frontière avec le Cameroun, ce sont environ 25 civils qui ont été tués, dont des enfants, dans un attentat à la grenade. Ces civils ne commettaient d’autre crime que d’aller vers le pays voisin, pour y trouver la sécurité pour eux-mêmes et pour leur famille. De la même manière, à Boali, toujours sur cet axe qui relie Bangui à la frontière camerounaise les « incidents » violents entre Séléka et anti-balaka provoquent régulièrement des morts et perturbent gravement le trafic routier, vital pour l’approvisionnement en vivres de la capitale.

Par ailleurs, pourchassés et maltraités, des centaines de peuls apeurés n’ont trouvé d’autre refuge que dans…une église.

On le voit, le pays est à cran et n’importe quel incident, jugé plus symbolique que les autres, peut tout enflammer. (2)

Menace de génocide ?

Pour certains en France, il est coutumier, de crier au génocide comme on crie au loup et, disons le tout net, plutôt à tort et à travers. On connaît bien les spécialistes de ces appels. Or, en l’occurrence, n’en déplaise à Messieurs Kouchner, Bernard Henri Lévy, André Glucksman et toute la cohorte des ONG humanitaires… pas davantage que ne l’étaient le Darfour, le Kososvo, la Somalie, le Biafra, le Vietnam…la Centrafrique n’est au bord d’un génocide. Oui elle est en grave danger car elle est au bord d’un gouffre que d’autres ont sciemment creusé sous ses pieds. Un dysfonctionnement massif de la société, l’effondrement et la disparition complète de l’état, amènent toujours, partout, des troubles très graves, parfois même des guerres civiles qui, pour être d’indicibles drames, n’en constituent pas pour autant des génocides.

L’honnêteté intellectuelle et historique voudrait qu’on en finisse avec les poncifs et les lieux communs qui ne visent qu’à criminaliser les pays en développement, « peu civilisés ». Non, le plus grand génocide de l’histoire humaine ne s’est pas déroulé en Afrique ou dans d’autres contrées « sanguinaires » nées dans l’imaginaire colonialiste, il a été pensé et s’est perpétré cinq années durant, en Europe, au coeur de la « civilisation » occidentale !

On sait justement ce que provoque en Europe, l’évocation du génocide, qu’une partie de l’Europe a pu mettre en oeuvre et que l’autre partie, la plus grande, a laissé se perpétrer: La pire des culpabilités collectives.

Et c’est sur ce sentiment que jouent habilement, et cruellement, les va-t-en guerre français: « La France doit intervenir pour ne pas être complice d’un génocide. Une fois suffit ! »

En Centrafrique, la  France est là où elle l’a souhaité. Elle a obtenu que soit chassé le président en place qui gênait ses plans et maintenant, comme on dit aujourd’hui, elle est dans la place. Elle a repris pied en RCA et ses militaires, sous mandat des Nations Unies, sont seul maîtres à bord.

Rien ne sert donc plus de jeter le discrédit sur une population qui, à entendre certains commentaires, serait potentiellement et globalement génocidaire ?

Et pour finir à propos de « génocide-prétexte », il est curieux de constater à quel point les dénonciations peuvent être à géométrie variable. En effet, s’agissant du Rwanda, à propos duquel l’unanimité est à peu près faite quant à un geste génocidaire (2), les fervents dénonciateurs du bon Docteur Kouchner nt brillé par un silence assourdissant. Il faut dire qu’au Rwanda on voyait plutôt le capitaine Barril que le Dr Kouchner. Mais ceci est une autre histoire…dans celle, longue, de la françafrique.

(1) On entend parler d’une Force européenne éventuelle de…500 hommes ! Une goutte d’eau…

(2) Un génocide vise un groupe ethnique précis, s’agissant du Rwanda ce sont les tutsis qui étaient ciblés or, il ne faut pas oublier que de nombreux hutus modérés ont été également victimes des massacres de masse

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