Ebola, la CAN… bonne affaire pour Obiang

Publié le : 18 février 20207 mins de lecture

Nous publions ci après un communiqué du CORED qui dénonce les manœuvres de Obiang pour s’imposer en Afrique malgré toutes les affaires qu’il traîne derrière lui, à commencer celle des biens mal acquis et des maltraitances qu’il impose aux Equato-Guinéen depuis des lustres.

(Pour la rédaction de l’Autre Afrique, François Charles)

Guinée équatoriale : Coupe d’Afrique des nations

Tandis qu’Ebola ravage une partie de l’Afrique de l’ouest, quel autre président qu’Obiang pourrait accepter d’organiser une compétition sportive comme la Coupe d’Afrique des nations qui va rassembler des supporters et des joueurs de tout le continent au risque d’étendre l’épidémie ?

Un tel épisode montre bien la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple équato-guinéen. Dans un contexte de crise interne, politique et sociale, et de bouleversements politiques en Afrique, le président Obiang met son peuple au défi de choisir entre la peur de son régime répressif et le danger et la psychose d’Ébola. Le peuple de la Guinée Equatoriale ne veut pas de cette compétition et il n’est pas impossible que se produisent ici ou là des actions isolées de rébellion. Dans ces circonstances, la CORED lance un appel à la raison et se range aux côtés du peuple équato-guinéen pour les raisons suivantes :

En marge des lois

Le régime d’Obiang, qui se maintient en agissant en marge des loi, assassinant, détournant l’argent public et se nourrissant de la peur du peuple, a placé notre pays au centre d’un grand théâtre d’événements internationaux – avec, ces quatre dernières années, deux sommets de l’Union africaine et une Coupe d’Afrique des nations. Cette fois, il s’apprête à abriter une nouvelle CAN dans un contexte de récession économique et de perte d’emplois, en dépensant d’énormes moyens économiques. Selon le communiqué de la CPDS – considéré comme le principal parti d’opposition à l’intérieur du pays

-, le gouvernement compte dépenser 40 millions de dollars pour l’organisation de cet événement. Avec une telle somme, combien des réalisations auraient pu être menées au bénéfice du peuple, dans un pays qui ne compte que 740.000 habitants ?

Les biens mal acquis…

L’affaire des biens mal acquis a mis en évidence le train de vie extravagant du fils Obiang et le monde a pu constater les effets de la mauvaise gouvernance des années de croissance économique, soutenue par la production pétrolière, avec la corruption galopante et le détournement des fonds publics vers les banques étrangères et les paradis fiscaux. Par l’organisation d’événements internationaux, la stratégie du président Obiang suit ce même schéma d’action. Les prestigieux invités d’honneur sont reçus en grande pompe dans la ville de Sipopo, cité d’operette avec ses 52 palais construits en 2012 pour accueillir les Chef d’Etat africains, tenant loin de leurs yeux la misère du peuple qui vit dans les bidonvilles de Malabo, à juste quelques kilomètres de là. Ces événements s’inscrivent dans une mission de diversion par laquelle le régime distrait le peuple, comme aux temps de la décadence de l’Empire romain, « du pain et des jeux ! ». C’est également un moyen efficace de détourner les fonds publics, puisque tous les bénéfices provenant de ces événements reviennent directement à la famille Obiang, propriétaire de toutes les infrastructures de services : hôtels, restaurants, cliniques privées, etc,, elles-mêmes construites avec de l’argent public.

Obiang se fout d’Ebola

Cette stratégie est poussée au paroxysme dans le contexte de l’épidémie d’Ebola, car le président Obiang profite de ce drame pour faire une utilisation politique de la CAN afin de donner une bouffée d’oxygène à son régime décadent, battu en brèche par la CORED, le peuple et sous le pression de la communauté internationale. Même la table-ronde du Dialogue national, organisée récemment en Guinée équatoriale, n’est pas parvenue à créer l’illusion. Son échec a déjà fait une victime, le sous-lieutenant (alférez) de l’armée équato-guinéenne, Juan Engonga, instructeur à l’académie militaire d’Ekuku, abattu par des forces de sécurité du régime, devant la porte de sa maison en présence de sa famille, dimanche 16 novembre pour avoir critiqué le processus de Dialogue national.

Quand des pays plus grands et mieux préparés comme l’Afrique du Sud, le Ghana et l’Angola ont refusé l’organisation du tournoi, l’acceptation d’organiser un tel événement dans notre petit pays, sans infrastructures sanitaires adéquates est une décision suicidaire et malveillante.

Compte tenu des ravages provoqués par Ebola dans les pays frères que sont la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone, nous sommes d’avis que la CAN de devrait pas se jouer ni en Guinée Equatoriale, ni dans aucun autre pays africain.

Le président Obiang va-t-il encore sortir gagnant dans cette provocation et énième humiliation de notre peuple ? Car, malgré les critiques d’ONGs et des médias internationaux, il envisage bien l’organisation de l’événement sur le mode habituel qui consiste à obliger les fonctionnaires et les étudiants à se rendre dans les stades afin de donner une apparence de normalité et de réussite. Au regard de toutes ces considérations, la CORED se place aux cotés du peuple équato-guinéen dans son refus de la CAN 2015 en Guinée Equatoriale, mais aussi dans aucun autre pays africain en 2015.

La CORED appelle le peuple équato-guinéen à travailler dans l’unité pour en finir avec la dictature avant que la dictature n’en finisse avec notre peuple.

La CORED appelle enfin la Communauté internationale, les gouvernements, les institutions internationales, les ONGs, la presse internationale et toutes les personnes sensibles au drame des Equato-guinéens à soutenir le peuple de Guinée équatoriale dans son aspiration à la liberté.

Le régime d’Obiang concentre en lui seul tous les maux existant dans le monde tels que les violations de droits humains, les corruptions, les inégalités, et poussés à leur paroxysme. A quand donc la fin du règne du dictateur Teodoro Obiang Nguema ?

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